En partenariat avec Eurazeo PME et le Club Développement Durable de l’AFIC, la Chaire Finance Durable et Investissement Responsable (Polytechnique, IDEI-TSE, AFG) a mené une étude sur la valorisation de la performance extra-financière des entreprises par les investisseurs en capital.
Cette étude visait à quantifier l’impact de la performance extra-financière d’une entreprise sur sa valorisation et son financement par les capitaux-investisseurs. La performance extra-financière se mesure sur trois volets, dits critères « ESG » : Environnement, Social et Gouvernance. L’objectif était d’identifier concrètement la plus-value potentielle d’une entreprise bien gouvernée, ou bien gérée sur les plans environnemental et social, et réciproquement, la valeur que pouvait détruire une mauvaise gestion de ces enjeux. La méthode de l’étude repose sur l’économie expérimentale, dont la particularité est de mettre les participants en situation réelle. 33 professionnels du capitalinvestissement ont pris part à l’expérience.
Selon l’étude, « Les mauvaises pratiques ESG diminuent la probabilité de l’investissement initial de 30% »
Les résultats mettent en évidence, de façon quantifiée, une influence bien réelle sur la valorisation des entreprises, tant au moment de la décision d’investissement initial qu’au moment de la revente de l’entreprise. Environnement, Social et Gouvernance ne sont pas non plus des critères équivalents, la Gouvernance apparaissant comme l’enjeu le plus sensible.
Cette étude a plusieurs implications, tant pour les capitaux-investisseurs que pour les manageurs d’entreprise associés aux investisseurs en capital.
Pour les investisseurs, il apparaît que la capacité à évaluer la performance ESG d’une entreprise peut constituer un outil de négociation dans les phases d’acquisition. De plus, la capacité à manager les critères ESG peut être source d’amélioration de la valeur pendant la phase de détention. L’évaluation et le suivi de la performance ESG requiert une expertise au sein des sociétés de capital-investissement, afin de quantifier correctement les effets des critères ESG et identifier les gisements de plus-values potentielles.
Pour les entrepreneurs, les résultats de cette étude impliquent en tout premier lieu que les mauvaises pratiques ESG peuvent impacter l’accès au capital. Améliorer la performance ESG de son entreprise apparaît ainsi comme une façon de protéger sa valeur et le coût de l’accès aux capitaux. Étant donné l’approche quantitative utilisée par les capitaux-investisseurs, une bonne gestion de la performance extra-financière passe par la mise en place d’indicateurs ESG quantifiés, permettant de l’objectiver (reporting ESG).
Olivier Millet, Président du Directoire d’Eurazeo PME, a déclaré : « Nous sommes heureux d’avoir soutenu ce travail de recherche qui a apporté des résultats importants pour notre métier d’actionnaire. Cette étude renforce la conviction, de plus en plus partagée, qu’une combinaison pragmatique de performances financières et extra-financières crée durablement de la valeur pour l’entreprise et ses actionnaires.»
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Résumé de l'étude"