Le plan de relance français, présenté au début du mois, se donne pour objectif de verdir l’économie. Une ambition qui impactera l’immobilier : rénovation thermique des bâtiments, construction sur friches et redynamisation des centres-villes en seront les composantes.

Un verdissement du bâti

Le secteur du logement misera désormais sur la transition écologique. C’est en tout cas l’objectif du plan « France Relance », d’un montant de 100 milliards d’euros, qui s’articule autour de trois priorités : écologie, compétitivité et cohésion. Il prévoit notamment le verdissement des logements et des bâtiments publics. Une mesure loin d’être anodine quand on sait que le secteur du bâtiment représente 10 % du PIB français.

Les mesures du plan de relance visent le long-terme. Après des mesures d’urgence décidées au printemps puis des plans ciblés consacrés à certains secteurs, le gouvernement a présenté un projet de long-terme visant à ce que l’économie française retrouve son niveau d’avant crise dès 2022. Un plan qui doit également préparer l’avenir : parmi les mesures écologiques prévues, la rénovation énergétique représente un levier clé de cette transformation.

Éradiquer les passoires thermiques

6,7 milliards d’euros viendront financer la rénovation énergétique. Logements privés, locaux de TME et PME, bâtiments publics de l’État et logements sociaux seront concernés. Cette enveloppe s’inscrit dans celle de 30 milliards d’euros consacrée à l’écologie. Le gouvernement a fait le choix du bénéfice au plus grand nombre en préférant l’option d’une prime plutôt que celle d’un avantage fiscal. Le dispositif MaPrimeRenov’, en place depuis le début de l’année, sera élargi à tous dès le 1er janvier 2021, et non plus réservé aux ménages « modestes et très modestes ». De fait, le CITE (crédit d’impôt transition énergétique) disparaitra à la fin de l’année.

Bâtiments privés et publics seront concernés. Sur la période 2021-2022, ce sont 2 milliards d’euros qui seront consacrés aux ménages en finançant la rénovation énergétique des logements privés. La nouvelle mouture de MaPrimeRénov’, qui multiplie par quatre son budget, sera étendue, en plus des propriétaires occupants, aux propriétaires bailleurs et aux copropriétés. Une bonne nouvelle qui devrait permettre d’éradiquer largement les passoires thermiques, qui représentent 17 % du parc français, et de donner de la valeur à l’ancien. L’autre bonne nouvelle, c’est le délai d’obtention de la prime : l’Anah (Agence nationale de l’habitat) s’est engagée à la verser « deux semaines après réception de la facture des travaux ».

Repenser les mobilités territoriales

La cohésion sociale et territoriale est le troisième pilier du plan de relance. Une attention particulière sera portée aux centres-villes. La redynamisation de leurs commerces passera à la fois par leur rénovation (150 millions d’euros) mais également par la création de foncières. Côté construction, le gouvernement entend lutter contre l’artificialisation des sols. En contrepartie, les opérations de « recyclage des friches » seront encouragées grâce un fonds doté de 650 millions d’euros. Plus largement, le nouveau PIA (Programme d’investissement d’avenir) de 11 milliards d’euros financera des « technologies d’avenir » et permettra notamment de réfléchir aux villes de demain.

L’évolution des mobilités urbaines et rurales sera soutenue. Le PIA s’attachera également à financer des transports et mobilités durables. Le plan de soutien au secteur ferroviaire de 4,7 milliards d’euros vise à « offrir une alternative attractive et efficace au transport routier », aussi bien pour les mobilités urbaines que rurales, notamment avec un soutien aux petites lignes. Un élan bienvenu alors que nombre de Français et d’entreprises se sont habitués ces derniers mois au télétravail, qui ouvre la porte à une réorganisation des mobilités quotidiennes et donc à une possible évolution du marché immobilier.

Pour en savoir plus : https://www.clubfunding.fr/blog/france-relance