L'agence digitale LES ARGONAUTES souhaite lever 500 k€, Fusacq Buzz

Fusacq a retrouvé Alain Assouline (consulter l'Interview d'avril 2013), Président de la société Les Argonautes pour faire un point sur son plan de développement et la nouvelle levée de fonds envisagée dans les prochains mois.

La société spécialisée dans le conseil en communication, la réalisation de sites web et d'applications interactives vise une levée complémentaire de 500 k€.

Après le succès de votre augmentation de capital de 900k€ réalisée cet été sur la plateforme Alternativa, vous vous apprêtez à lever 500k€ supplémentaires pour atteindre les 1,5 M€ visés initialement. Quel est l'objectif de cette levée de fonds et quelles en sont les modalités ?

Via Alternativa, nous souhaitons effectivement compléter les fonds déjà levés afin d’atteindre l’objectif fixé de 1,5 M€, venant ainsi compléter les 900 k€ levés sur 12 mois entre juin 2012 et juin 2013. Nos objectifs restent inchangés : accompagner la croissance des Argonautes en nous permettant les investissements commerciaux et R&D nécessaires à ce développement, renforcer notre structure financière et nous permettre d’étudier les opportunités de croissance externe.
Nous sommes également en train de structurer une offre commerciale à l’export.
En terme de modalités, la levée de fonds est réalisée sur la plateforme Alternativa et se clôturera fin décembre. Les conditions sont identiques à celles de juin 2013, c'est à dire une base de valorisation de 8,1 M€, soit 53 € par action.

Quels ont éte les faits marquants de votre activité depuis votre augmentation de capital réalisée en juillet dernier ?

Depuis juillet dernier, nous avons confirmé le gain de nouveaux projets pour l’AFT-IFTIM (formation transport et logistique), le groupe BAUER Media France (magazine Maxi), les CAUE d’Ile-de-France et nous avons poursuivi notre développement commercial au sein du Groupe 3M, de Peugeot, de France-Agrimer, de SPB et de la Ligue contre le Cancer.
Plusieurs de nos projets ont aussi passé des étapes importantes, comme le projet RPE (Réseau Professionnel Enseignant) dont la V0 a été testée auprès de quelques groupes cibles d’enseignants. La V1 sera lancée officiellement en début d’année. Ce projet eu de bons échos dans la presse à la rentrée de septembre.
Enfin, nous avons lancé avec l’Institut Edgar Quinet et le cabinet NXA, une étude annuelle sur le positionnement des collectivités territoriales dans les réseaux sociaux, renforçant aussi notre position de conseil auprès des acteurs publics sur ce sujet.

Comment l'année 2013 se termine-t-elle pour les Argonautes ? Visez vous toujours un CA dépassant 6,5 M€ et un résultat net d'au moins 650 k€ ?

Nos communiqués financiers de mi-2013 annonçaient un CA compris entre 6 et 6,5 M€, nous devrions atteindre 6,3 M€, soit +15% de croissance par rapport à 2012. Notre résultat d’exploitation se situera entre 500 et 600 k€, soit une forte progression par rapport à 2012 (environ 100k€).
Ces chiffres sont le fruit de notre démarche commerciale intensive auprès des grands comptes en 2012 et 2013 et de l’optimisation de nos charges et de nos process.

Lors de vos contacts avec les annonceurs, sentez vous une reprise des investissements publicitaires ? Votre mix spécifique clients (37% du CA 2012 réalisé dans l'Automobile via Peugeot et 28% dans la sphère publique/associative) n'est-il pas pénalisant dans la conjoncture actuelle morose ?

Même si l'environnement économique est difficile, les discussions récentes que nous avons eu avec nos grands clients sont rassurantes et positives.
Contrairement aux agences plus classiques, notre activité n’est pas directement liée aux investissements publicitaires. Nous travaillons avec nos clients sur leur politique digitale globale, allant de la stratégie à la mise en oeuvre technologique. Sachant que nous bénéficions de la migration des investissements publicitaires vers le numérique, la morosité du marché publicitaire n'est pas forcément un mauvais signal pour nous. Même lorsque les grands groupes baissent leurs investissements publicitaires, ils augmentent souvent leur activité digitale qui est à la fois un vecteur de meilleur ROI et de baisse des coûts.
Nous aurons en 2013 et 2014 une répartition de notre CA assez optimale avec 60% de marques, 20% d’organisations professionnelles ou paritaires et 20% d’organismes publics. Cette répartition nous a toujours protégé des fluctuations du marché.

L'annonce cet été du projet de rapprochement entre Publicis et Omnicom a été un événement marquant confirmant la concentration croissante observée dans le secteur de la Communication. Quelles en sont les implications pour les Argonautes ?

C’est un événement marquant pour le monde de la communication, mais un non-événement sur notre positionnement digital et indépendant. Ces grands groupes de communication conservent un ADN basé sur la publicité et l’achat d’espace, là où les annonceurs attendent aujourd’hui des optimisations de coûts et un meilleur retour sur investissement. Cela passe par le digital et par des solutions innovantes et intelligentes qui allient la capacité d’innover, de créer et de délivrer.
C’est bien cette capacité à délivrer des projets innovants qui différencie Les Argonautes de ces grands acteurs. C’est d’ailleurs encore plus vrai aujourd’hui avec le mobile (le « Responsive Design ») et avec les réseaux sociaux.

Comment abordez vous 2014 ?

Nos récents succès nous permettent d’être confiants pour l’année 2014 et nous sommes très optimistes sur l'issue de plusieurs d'appels d'offres auxquels nous venons de participer. Elle s'annonce aussi comme une année chargée en nouveautés avec le lancement officiel du projet RPE et la mise en place du GIP (Groupe d’Intérêt économique Public) qui accompagnera ce lancement.
Au delà de leur impact business significatif, ces projets devraient nous permettre d'améliorer considérablement notre notoriété. Nous préparons aussi le lancement en 2014 d’une nouvelle plateforme technique qui nous permettra de conserver notre avance technologique.

Quelle est votre plan de développement pour les 3 prochaines années ? Quels sont les grands objectifs financiers que vous vous fixez et les hypothèses sur lesquelles ils reposent ?

Sur 2014, nous avons un objectif de CA compris entre 7 et 7,5 M€, soit une progression stable de 15%. Et nous allons continuer à optimiser nos charges et nos process. Nous pensons cet objectif réaliste, sur la base de nos récents succès commerciaux.
Nous gardons le cap que nous avions fixé : atteindre dans les 3 à 5 ans un CA de 15 M€ avec une marge opérationnelle à deux chiffres et une position de leader des agences digitales indépendantes françaises.

Vous affichez une marge opérationnelle relativement faible par rapport à vos pairs (4% en 2012 contre environ 10% dans l'industrie en moyenne) mais anticipez un triplement à horizon 2014. Quels éléments vous rendent confiants sur cette amélioration ?

Nous avons pris les mesures opérationnelles pour optimiser la gestion et la réalisation de nos projets, qui nous permettent d’être confiants sur cette amélioration annoncée de nos marges. Nous nous concentrons sur les clients grands comptes, mais nous avons aussi créé en milieu d’année une équipe spécialisée dans les projets plus courts, afin d’optimiser les process de réalisation de ces projets. Et nous tirons aussi les fruits de nos investissements R&D.

Avez vous pris des mesures afin d’améliorer la gestion du BFR qui a constitué historiquement un sujet pour la société ?

Notre BFR constitue en effet une préoccupation permanente de la direction de l’entreprise. Notre forte croissance et notre activité de services ont besoin d’un renforcement régulier du BFR. Nos levées de fonds font partie de notre stratégie d’amélioration de notre BFR. Nous avons aussi optimisé nos process administratifs et commerciaux. Nos partenaires bancaires et financiers nous font confiance et nous accompagnent.

La valorisation de 8 M€ retenue pour l'augmentation de capital des Argonautes fait ressortir un multiple d'environ 10x le résultat d'exploitation attendu pour 2014, soit une décote d'environ 10% sur les grands groupes cotés (11x environ pour Publicis et Havas). Qu'est ce qui distingue les Argonautes de ses pairs cotés à vos yeux et en fait une opportunité d'investissement attractive ?

Tout d’abord, rappelons que pour effectuer cette valorisation, Les Argonautes ont fait appel au cabinet indépendant Expertyse.
L’un de facteurs de cette valorisation est basé sur actifs immatériels de l’entreprise composés par les technologies développées dans le cadre de nos investissements R&D.
Ensuite on ne peut pas valoriser de la même façon une entreprise hybride à forte croissance grâce à une offre innovante comme la nôtre avec les grands groupes. Il est important de prendre en compte la dynamique qui est enclenchée sur un secteur porteur et qui rend tangible notre objectif d’atteindre rapidement une position de leader sur notre marché.
Avec un CA qui a doublé en quelques années et un résultat positif, Les Argonautes tiennent le cap de la croissance que nous nous sommes fixé.

Les Argonautes en bref
Date de création :	1994
CA 2012 :	5,4 M€
RN 2012 :	100 K€
Effectif :	60 salariés
President :	Alain Assouline
Directeur Général :	Nicolas Chagny
Principaux Clients :	Peugeot, France Agrimer, UIMM, APEC, 3M, Price Waterhouse & Cooper, Conseil général de l'Oise, Guinot et Mary Cohr, plusieurs villes, des laboratoires pharmaceutiques, la Ligue contre le Cancer.

Biographie du dirigeant

Président et fondateur de l'agence de communication interactive Les Argonautes en 1994, Alain Assouline est un pionnier de l'écriture et du design interactif.
Directeur artistique senior chez RSCG en 1975 à l'âge de 20 ans, expert Apple lors du passage des médias papiers au numérique, formateur à l'écriture interactive pour des grands groupes français tels que France Telecom, il est l'inventeur du concept de base de données communicante qui donnera naissance a la plate forme novatrice de developpement de site Internet CMS Délia.