L’inquiétude pour l’avenir a conduit de nombreux ménages à amplifier leur épargne de précaution. Au premier semestre, les montants déposés sur les comptes et livrets ont atteint des records, alors même qu’ils seraient nécessaires à la relance de l’économie.
Une tendance structurelle amplifiée par le confinement
L’appétence des Français pour l’épargne n’a pas attendu la crise. Les solutions sécurisées, accessibles et peu rémunératrices sont populaires de longue date. Les niveaux de dépôts à vue étaient déjà importants en début d’année, alors même que le taux de rendement annuel du Livret A a été abaissé à 0,5 % en février. En janvier, la collecte nette du mois sur les Livrets A et les LDDS atteignait déjà 4,54 milliards d’euros. Des raisons structurelles telles que le vieillissement de la population et l’augmentation de la précarité expliquent cet attrait.
Le confinement a conduit à une collecte record. En avril, elle atteignait 7,39 milliards d’euros pour le Livret A et le LDDS cumulés portant leur encours total à 428,2 milliards d’euros. Au cours du premier semestre 2020, autant d’argent a été collecté sur les Livrets A que durant les années 2018 et 2019 réunies avec plus de 22 milliards d’euros accumulés. Ce sont au total près de 100 milliards d’euros qui ont été épargnés par les Français depuis le début de l’année.
Les ménages veulent des liquidités
Il faut dire que les solutions d’épargne sont de moins en moins intéressantes, à commencer par les contrats d’assurance-vie. Depuis le mois de janvier, la collecte s’est effondrée de 5,2 milliards d’euros. En cause, des rendements moins attractifs, qui devraient atteindre 1 % cette année contre environ 4 à 5 % il y a dix ans. Un placement qui souffre de la concurrence avec les livrets bancaires traditionnels qui proposent une épargne disponible. Le succès des épargnes retraites traduit, en revanche, une recherche de sécurité par les épargnants.
Les livrets attirent pour leur principal avantage : la liquidité. Si les Français ont eu recours, durant le confinement, à une épargne forcée, c’est aujourd’hui davantage une épargne de précaution, alimentée par une crainte de l’avenir et une aversion pour le risque. Face à l’explosion des dépôts à vue, certaines rares banques privées commencent même à vouloir répercuter les taux négatifs de la BCE auxquels elles sont soumises sur les comptes des clients les plus fortunés en les taxant. Une option encore anecdotique et qui ne devrait pas être généralisée.
Consommation et investissement : les secrets de la relance
Afin de soutenir la relance, l'executif multiplie les appels à injecter cet argent dans l'économie. Malgré un léger effet de récupération observé à la sortie du confinement, la consommation est en berne. C'est pourtant l'investissement que le gouvernement semble vouloir stimuler. Une bonne nouvelle pour les investisseurs qui ont vu le taux de réduction d’impôt IR-PME dit « Madelin » diminuer de 18 % à 25 % en août. Ce dispositif invite à financer le capital de startups et PME, leviers de croissance.
Le financement des entreprises sera central dans les mois à venir. Certes, l’épargne amassée depuis le début de l’année a permis aux banques d’octroyer assez aisément les Prêts Garantis par l’État aux entreprises demandeuses. Les sommes épargnées sont néanmoins aujourd’hui nécessaires pour la relance. La préférence des Français est récemment allée à une épargne de précaution, disponible, face à des placements bloqués peu rémunérateurs. C’est cependant oublier que l’illiquidité peut offrir des rendements intéressants. Ils peuvent, par exemple, atteindre 12,0 % dans le cadre du crowdfunding immobilier, tout en permettant de participer à la relance de l’économie.
Pour en savoir plus :
https://www.clubfunding.fr/blog/epargne-crise-inve...
