Le producteur d’insectes YNSECT lève 14,2 M€, Fusacq Buzz

Ynsect, leader mondial dans la production d’insectes pour les besoins de l’alimentation animale, annonce une levée de fonds de 14,2 millions d'euros auprès du Fonds Ecotechnologies, géré par Bpifrance dans le cadre des actions du Programme d’investissement d’avenir (PIA) confiées à l’ADEME, du fonds Future Positive Capital avec Quadia SA et de ses actionnaires historiques, Emertec, Demeter, New Protein Capital et des business angels.

Cette levée de fonds permettra à Ynsect d’accélérer son développement et de lancer son projet de construire la plus grande unité de production d’insectes au monde. Ce dernier tour de table porte le total des fonds levés à 35 M€ depuis 2011, soit le plus important niveau d’investissement réalisé dans ce secteur au niveau mondial.

Cette levée intervient au moment où les Etats Membres de l’Union Européenne ont approuvé la proposition de la Commission Européenne d'autoriser l'usage des protéines d'insectes en alimentation des poissons d’élevage.

Le vote s’est déroulé le mardi 13 décembre, durant une session extraordinaire du CPVADAAA(1), ouvrant la voie à l'utilisation de protéines d'insectes dans l’aquaculture à partir de juillet 2017.

Cette décision historique est une avancée majeure du travail de promotion de l'IPIFF (International Platform for Insects for Food and Feed), dont Antoine Hubert – CEO d’Ynsect - est le président.

Ynsect élève des insectes et les transforme en ingrédients de haute qualité à destination des animaux domestiques et d’élevage. Forte d’une R&D d’avant-garde, de technologies brevetées et d’une équipe pluridisciplinaire d’envergure mondiale (les compétences allant de l’entomologie à la biochimie en passant par la robotique et l’informatique), Ynsect a été créée sur un principe visionnaire : positionner les protéines d’insectes au cœur du système agroalimentaire afin de répondre durablement à la demande croissante de la planète en viande et en poisson.

« Peu de gens ont conscience de la manière dont les animaux sont nourris de nos jours », explique le président d’Ynsect Antoine Hubert, co-fondateur de la société en septembre 2011 aux côtés d’Alexis Angot, Jean-Gabriel Levon et Fabrice Berro. « En réalité, les animaux d’élevage mangent principalement du soja génétiquement modifié, des céréales, et parfois des farines de volailles ou de poissons. Ce sont les farines à base de poisson qui ont tout particulièrement attiré notre attention. Ces farines sont en effet issues de petits poissons surpêchés. Cela a pour conséquence un épuisement accéléré de la biodiversité océanique. Ces farines ont également un impact sur la sécurité alimentaire en raison de la concentration de métaux lourds qui s’accumule tout au long de la chaine, jusqu’aux poissons d’élevage qui finissent dans nos assiettes » ajoute-t-il.

Alors que les insectes sont la proie des poissons, des oiseaux et de certains mammifères dans la nature, ces mêmes insectes sont absents de la ration alimentaire des poissons et volailles que l’homme élève.

Antoine Hubert poursuit : « Chez Ynsect, nous produisons des protéines d’insectes qui peuvent contribuer à améliorer les systèmes d’élevage, qui sont actuellement insuffisamment naturels et durables. Nous pouvons désormais nourrir des animaux avec un régime alimentaire de meilleure qualité et plus nutritionnel, tout en y réduisant la quantité de farine de poisson et, de manière plus globale, en augmentant la durabilité de la filière. »

Une technologie révolutionnaire

Le principal produit actuellement développé par Ynsect, le TMP - Tenebrio molitor protein -, est une poudre protéinée et dégraissée conçue à partir de larves de vers de farine (espèce Tenebrio molitor). Le TMP est à ce jour la seule protéine à base d’insectes démontrant d’importants effets bénéfiques sur la croissance et la santé des animaux qui s’en nourrisse à la place de la farine de poisson.

La société a conçu une technologie propriétaire pour élever des larves de vers de farine, qui peut être adaptée à l’élevage de nombreuses autres espèces d’insectes. Elle possède également le plus important portefeuille de brevets du secteur au niveau mondial. Par ailleurs, son siège et son centre de R&D, Ynstitute, constitue le plus important centre de recherche privé du secteur au niveau mondial.

Antoine Hubert et l’équipe vont utiliser les fonds levés pour augmenter la capacité de production d’Ynsite, le site de production pilote d’Ynsect implanté dans le Jura, et pour démarrer le travail d’ingénierie de la plus grande unité de production d’insectes au monde. Celle-ci pourra produire au moins 20 000 tonnes de protéines d’insectes par an.

L’approche commerciale initiale de la société s’est portée sur des entreprises spécialisées dans l’alimentation pour les poissons et les animaux domestiques, pour lesquelles la qualité supérieure du TMP et particulièrement ses 72% de protéines – un niveau de protéines équivalent à celui des meilleures farines de poisson – est un facteur de vente majeur. Quand la nouvelle unité de production démarrera, l’équipe estime que de nombreux acteurs de l’alimentation animale deviendront clients.

« Nous avons décidé tous les quatre de lancer Ynsect car nous voulions améliorer un système alimentaire mondial, qui n’est actuellement pas assez durable et qui conduit à de multiples impacts indésirables comme les émissions croissantes de gaz à effet de serre, l’effondrement de la biodiversité océanique et des inquiétudes sur la sécurité alimentaire » explique Antoine Hubert. « C’est la raison pour laquelle nous nous réjouissons que Future Positive Capital et Bpifrance Ecotechnologies, des investisseurs parmi les plus renommés dans les foodtechs et les cleantechs, se joignent à nous pour aider à réaliser notre ambition : donner aux insectes la place qui devraient la leur dans le système alimentaire. »

Sofia Hmich, fondatrice de Future Positive Capital déclare : « Cet investissement montre notre volonté sur le long terme de trouver et soutenir des sociétés qui s’attaquent à des défis globaux complexes, avec une technologie de pointe au niveau mondial et une capacité d’exécution parfaite. Nous sommes très heureux pour Antoine et son équipe et nous sommes impatients d’aider Ynsect à devenir un acteur incontournable de l’agro-alimentaire. »

Sofia Hmich a publié un article qui précise sa thèse d’investissement concernant Ynsect.

Gilles Schang, Directeur Adjoint du pôle Ecotechnologies chez Bpifrance ajoute : « Ynsect est un véritable pionnier dans l’élevage d’insectes pour la nutrition animale qui s’inscrit sur un marché au développement rapide. Nous sommes heureux d’accompagner les fondateurs et les managers de la société à faire d’Ynsect le leader mondial d’une technologie agroalimentaire de rupture, et de déployer au niveau planétaire l’expertise qu’ils ont développé en France. »

Source : Communiqué de presse