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"Qu’il vole ! C’est ce que nous voulons. C’est ce pourquoi nous travaillons ensemble depuis le premier jour de cette aventure. C’est ce pourquoi nous avons uni nos forces, et ce pourquoi, dans la tourmente, nous nous battons aujourd’hui.
Car nous devons nous battre. L’histoire de l’aviation nous le montre. Les combats de ses pionniers nous le prouvent, eux dont la route a été semée de tant d’épreuves et d’obstacles insurmontables, pourtant maintes fois surmontés, pour de si belles victoires : Les frères Montgolfier, Clément Ader, Louis Blériot, Roland Garros et son monoplan Morane-Saulnier, Jean Mermoz aux commandes du Latécoère 300, Marcel Dassault et l’hélice Eclair…
Au-delà de toute considération politique, au-delà des enjeux économiques et sociaux pourtant pressants, si une nouvelle page doit être écrite pour le Skylander, c’est en France que ce projet d’avion doit exister, parce que c’est dans son héritage, parce que c’est dans ses gènes.
Chacun de nous est venu avec des images en tête :
Pour Untel, ce sont celles d’un avion de brousse venu sauver des humanitaires dans un village africain en proie au pillage.
Un autre vous parlera de son enfance en Polynésie, bercée par les trajets en avion d’île en île – et l’on sait combien l’avion est là-bas, bien plus qu’un moyen de transport, un véritable outil de développement économique.
Pour un autre encore, ce sont ces images filmées par ces soldats de retour d’Afghanistan, venus eux-mêmes expliquer combien il leur a manqué cet avion, complément idéal au dispositif de renseignement de l’Armée de l’Air.
Le Skylander, et c’est sa force, c’est tous ces avions à la fois. Et avant d’être la fierté de ses concepteurs, il doit être la fierté de la France.
Voilà pourquoi, d’une même voix, nous devons exprimer ce vœu, et faire l’impossible pour qu’il se réalise. Qu’il vole !"
Les salariés de Sky Aircraft
Résumé de la situation actuelle :
En 2008, un projet unique de conception et d’industrialisation d’un avion a vu le jour sur le site de Chambley, près de Metz, avec l’appui de la région lorraine sous l’impulsion de son président J-P Masseret (PS).
Ce projet, le Skylander, a attiré plus de 200 collaborateurs dans une région décimée sur le plan de l’emploi ; des jeunes ingénieurs, mais aussi des managers expérimentés venant de grands industriels aéronautiques, tous animés de la passion aéronautique et motivés par l’audace d’un tel projet en France.
Le marché pour ce type d’avions (bi-turbopropulseur robuste à décollage et atterrissage court) a été délaissé par les grands avionneurs. Ce marché se compose pour moitié de la satisfaction de nouveaux besoins (désenclavement des pays émergents –BRIC- ou transport aérien de tourisme inter îles) et pour moitié du remplacement de la flotte d’avions actuelle, composée d’avions vieillissant et de conception ancienne (1960-70). Les analystes, tous extérieurs au projet, s’accordent à dire que plus d’un millier d’appareils de type Skylander seront vendus sur les 20 prochaines années. Une garantie de succès commercial et de pérennité pour une PME innovante. Pour preuve, le carnet de commandes pour le Skylander, alors même qu’un prototype n’a pas encore volé, est de 36 contrats fermes dont 20 pour la Russie et 12 pour la Malaisie auxquels pourraient s'ajouter 2 commandes fermes et 3 options pour Air Antilles Express.
Après plus de 3 ans de conception, le projet est entré en phase d’industrialisation : de nombreux outillages ont été fabriqués, et les développements d’équipements sous traités à d’autres entreprises (équipementiers aéronautiques) concernent plus de 1000 emplois en France.
Aujourd’hui, les problèmes de financement du projet bloquent totalement l’industrialisation ; ils ont même conduit à la mise en redressement judiciaire de la société SKY AIRCRAFT le 4 octobre dernier, avec peu de perspectives positives puisque la société n’a pour l’instant aucun chiffre d’affaires et dépend uniquement d’investisseurs publiques ou privés.
Le projet répond à tous les critères du « redressement productif» et devrait être soutenu par les pouvoirs publiques : Mise en place d’une production industrielle dans une région sinistrée (le « made in France »), Export, Potentiel d’embauches directes et indirectes important en France.
Le sauvetage de SKY AIRCRAFT doit passer par un financement de transition de 5 à 6 millions d'euros immédiatement, pour permettre d'amorcer les 120 millions d'euros que l'Etat, la Lorraine et des investisseurs privés s'étaient engagés à financer en février et finaliser le bouclage financier total du projet qui s’élève à 180 millions d’euros jusqu'aux premières livraisons d’appareils.
Source Fusacq
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