La remise en cause de la chaîne d’approvisionnement mondiale suite à la pandémie et, depuis peu, au conflit russo-ukrainien, les enjeux de souveraineté, les exigences climatiques, la raréfaction des ressources non-renouvelables (fossiles et minérales) et la fracture de plus en plus grande entre les Etats-Unis et la Chine pourraient, à moyen terme, bénéficier au Canada.

Ressources naturelles, chaîne d’approvisionnement…
Le conflit entre la Russie et l’Ukraine a jeté une lumière crue sur la vulnérabilité de l’Europe en raison de sa grande dépendance pour son approvisionnement énergétique (fossile) et autres matières premières névralgiques, par exemple les engrais pour l’agriculture.

La Russie, plus grand pays du monde en superficie, est connue pour être richement dotée en ressources naturelles. Tout comme l’Ukraine d’ailleurs. Après la Chine suite à la pandémie, la rupture entre l’Occident et la Russie suite aux nombreuses sanctions économiques et appels au boycottage pétrolier et gazier, obligeront les pays d’Europe à repenser leur chaîne d’approvisionnement afin de diminuer leur dépendance et surtout, diversifier leurs sources d’approvisionnement, notamment vers des pays amis, ou à tout le moins, plus sûrs.

Le Canada fait de toute évidence partie de ces pays. Deuxième plus grand pays au monde derrière la Russie, il est lui aussi connu mondialement pour ses richesses naturelles abondantes. Ce n’est pas un hasard si, devant la situation mondiale actuelle, le gouvernement fédéral canadien a inclus dans son dernier budget une série de mesures incitatives pour l’exploration et l’exploitation de minerais ciblés et en demande tels le lithium, les terres rares, le cobalt, etc. Le Québec, trois fois la superficie de la France à lui seul, s’est doté de son côté d’un plan de valorisation des minéraux critiques et stratégiques sur l’horizon 2020-2025.

Toujours dans la Belle Province, Investissement Québec (IQ), équivalent québécois de la BPI, a déployé une stratégie de soutien à l’approvisionnement québécois qui propose des solutions concrètes aux entreprises de là-bas. En plus du soutien financier, IQ peut les aider à identifier les maillons faibles de leur chaîne d’approvisionnement, les accompagner dans la recherche de fournisseurs québécois, et faciliter le maillage entre acheteurs et vendeurs. Enfin, IQ a créé un calculateur du coût réel d’importation, un outil en ligne qui fournit un portrait plus juste de l’avantage censé donner un approvisionnement dans des pays à bas coûts. En faisant le bon calcul, l’écart de prix entre les produits importés et les produits fabriqués au Québec se révèle souvent moins important, rendant l’approvisionnement local d’autant plus attrayant.

Grâce à la résilience de leurs chaînes d’approvisionnement locales, les entreprises acquièrent une plus grande agilité opérationnelle et, finalement, améliorent leur productivité et leur compétitivité. Il devient aussi plus facile d’innover dans la conception de produits avec des fournisseurs locaux grâce à la collaboration qui peut s’établir entre les partenaires d’affaires. En outre, rapatrier des activités de production en sol domestique améliore de beaucoup la capacité des fournisseurs d’investir dans leur virage technologique.

Autre atout du Québec : l’hydro-électricité. Reconnue comme source d’énergie renouvelable verte, l’hydro-électricité assure plus de 95% des besoins en électricité dans la province. Cela permet aux entreprises productrice de diminuer leur empreinte carbone.

Se positionner au Canada : une bonne idée stratégique
Les arguments traditionnellement utilisés pour invoquer l’attractivité du Canada comme terre d’investissement demeurent. La géopolitique mondiale vient dorénavant ajouter la sécurisation de la chaîne d’approvisionnement à cette liste déjà bien garnie. Les exigences de la transition écologique avec ses exigences en matière de réduction de l’empreinte carbone (hydro-électricité) pour les entreprises s’ajoutent également à cette liste.

Pour les entreprises françaises, étant donné les grandes incertitudes planant au-dessus du ciel européen, une diversification géographique et monétaire de leurs activités au Canada/Québec constituerait une réponse cohérente en vue de réduire les risques induits par ces incertitudes.

Fimastra accompagne les entreprises françaises dans leurs efforts de croissance externe au Canada/Québec. Il me fera plaisir d’échanger avec vous sur le contenu de cet article et de vos projets d’internationalisation.

Pour en savoir plus : http://www.fimastra.com